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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/333

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

cordons et son chapeau, pour dix-huit cent mille livres de diamants ; les boutons, les boutonnières, les épaulettes, la ganse et le bouton du chapeau étaient en diamants. Ce jour-là, les domestiques de la cour et de la noblesse avaient une livrée de soie brodée d’or et d’argent.

Le prince de Ligne a laissé un intéressant portrait de Joseph II, qu’il a vu dans la plus étroite intimité. Lord Malmesbury lui demandait, un an avant le règne de cet empereur, ce qu’il en pensait : « Comme homme, répondit le prince, il a beaucoup de mérite et de talent ; comme prince il aura toujours des ambitions et ne se soulagera jamais ; son règne sera une perpétuelle envie d’éternuer. »

L’empereur Joseph aimait la société des femmes aimables et distinguées ; mais jamais une intrigue d’amour ne prit naissance dans son cercle intime. On remarquait à sa cour la princesse Kinsky, née Hohenzollern, et sa sœur la princesse Clary[1]. La première était simple, affable, fort instruite, douée d’un jugement sûr, et passionnée de lecture et de conversation. La seconde, modeste, douce et gracieuse, écoutait plus volontiers que sa sœur

  1. Belle-mère de la princesse Christine de Ligne.