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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/338

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

chez elle guerre ou politique. « Point de politique dans un salon, disait-elle, avec des hommes plus femmes que nous. »

On donnait beaucoup de bals à Vienne, et ils étaient très animés ; car les Viennois aimaient passionnément la danse. On y dansait la valse avec une telle fureur et une telle rapidité, qu’au début Hélène en fut étourdie, quoiqu’elle dansäl parfaitement bien. Elle finit cependant par s’habituer comme les autres à ne pas se reposer un instant tant que durait la valse.

Les bals de la princesse Lubomirska étaient charmants ; ils commençaient et finissaient toujours par une polonaise, espèce de marche cadencée où l’on s’arrête à certains intervalles pour exécuter un balancé très gracieux. « Si les vieux parents veulent être pour quelque chose dans les danses, disait le prince de Ligne, ils demandent une polonaise : et voilà les bonnes gens qui figurent, se promènent, avec un ancien sourire de contentement qui leur rappelle leur bon temps et la malice qu’ils y entendaient. Les jeunes s’occupent de leur bon temps présent, dont ils ne perdent pas un instant. » Cette danse faisait valoir l’élégance de la taille, de la démarche et la grâce des mouvements. Hélène y excellait et mettait