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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/342

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

joindre. » Une chaise de poste était à la porte de l’église, le comte y monta et ne revint jamais. La comtesse Kinsky n’était donc ni fille, ni femme, ni veuve et cette situation bizarre était d’autant plus dangereuse qu’on pouvait difficilement voir une femme plus ravissante. Elle joignait à sa grande beauté un esprit aimable et un cœur excellent. Hélène la rencontrait souvent chez la comtesse de Thun, amie intime des de Ligne et rendez-vous habituel de la société.

Le frère de madame de Kinsky, le comte François de Dietrichstein[1], était l’ami intime du prince Charles, avec lequel il avait été élevé. La situation bizarre de la comtesse rendait une semblable intimité fort dangereuse et l’amitié tendre que le prince Charles ressentait pour elle ressemblait fort à de l’amour. Hélène, avec l’instinct subtil de la femme, devina très vite entre son mari et la belle comtesse un lien secret dont elle ne démêlait pas bien la nature ; car les plus strictes bienséances étaient toujours observées de part et d’autre. Il

  1. Le comte François-Joseph de Dietrichstein, né le 28 avril 1767, conseiller privé et chambellan de l’empereur d’Autriche. Il remplissait les fonctions de général major dans le corps du génie lors des premières guerres contre la République françaises ce fut lui qui, en 1800, conclut avec Moreau l’armistice de Parsdorf