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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/348

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

s’adressant à l’impératrice : « Madame, nous le traitons trop bien, il n’a pas assez de respect pour nous. Savez-vous, Madame, qu’il a été amoureux d’une maîtresse de mon père et qu’il m’a empêché de réussir en entrant dans le monde, auprès d’une marquise, jolie comme un ange, et qui a été notre première passion à tous deux. »

Pendant le voyage, l’impératrice avait fait don au prince de Ligne de l’emplacement sur lequel était situé le rocher d’Iphigénie ; tous ceux qui avaient des terres en Crimée, comme les Mourzas, prêtèrent serment de fidélité à Catherine ; le prince de Ligne fit comme eux. L’empereur vint à lui, et, le prenant par le ruban de sa Toison d’or, il lui dit :

— Vous êtes le premier de l’ordre qui ait prêté serment avec des seigneurs à barbe longue.

— Sire, dit de Ligne, avec son fin sourire, il vaut mieux, pour Votre Majesté et pour moi, que je sois avec les gentilshommes tartares qu’avec les gentilshommes flamands.

L’empereur venait d’apprendre, à l’instant même, la révolte des Flandres, dont nous aurons à nous occuper plus tard.

Au retour de ce féerique voyage, la guerre