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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/358

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

» Qu’y a-t-il de plus touchant au monde ! Que n’ai-je été à portée pour lui donner la main ! Je vois bien que j’ai son estime par ces mots : J’ai pensé à vous, mais je l’aurais encore mieux méritée. Je suis trop ému pour continuer, je vous embrasse, mon cher comte. »

Mais c’est avec son fils que le prince se livre à l’effusion la plus vive :

« De notre quartier général de Potemkin, d’Elisabethgorod.
» Ce 12 mai 1788.

» Que te dirai-je, mon cher Charles, que tu ne saches, sur ce que j’ai éprouvé en recevant une lettre de Sa Majesté pleine de bonté et de grâce. Cette lettre te vaut mieux que tous les parchemins, vraie nourriture de rats, les titres, les diplômes et les patentes. Il y a des expressions si touchantes pour nous deux, que, quoique je commence à être un peu grand pour pleurer, il m’a été impossible de m’en empêcher toutes les fois que j’ai voulu lire cet article. Tous les généraux et officiers circassiens, zaporogues, lartares, cabardiens[1], allemands, russes, cosaques, etc., 4.

  1. Habitants de la Cabardic, pays situé au versant nord du Caucase, qui n’était pas encore soumis à la Russie à cette époque.