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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/367

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

moisson de lauriers, toi, tu te moques de cela : » Toujours la même inaction, par un tiers de peur, un de malice et un d’ignorance. Je voudrais avoir, au bout de cette guerre, le quart de ta gloire de cette campagne. Tes lettres sont gaies et braves comme toi ; elles ont ta physionomie.

» Un orage affreux me force à me coucher. Un nuage a crevé en l’air au-dessus du camp et inonde les deux jolies petites maisonnettes que j’ai sous une tente turque immense, de manière que je ne sais où mettre les pieds. Oh ! oh ! on vient me dire qu’il y a un major tué dans sa tente par la foudre ; elle tombe presque tous les jours au milieu de nous ; attrape qui peut.

» L’autre jour, on a coupé les bras à un officier de chevau-légers pour une morsure de tarentule ; quant aux lézards, personne ne peut mieux assurer que moi qu’ils sont amis de l’homme ; car je vis avec eux, et m’y fie plus qu’à mes amis de ce pays-là.

» Quelquefois, j’entends un peu de vent, je fais ouvrir ma tente et la referme bien vite ; c’est comme si ce vent passait par-dessus un brasier.

» Oh ! nous jouissons ici de tous les agréments possibles. Veux-tu savoir une marque de bon goût du prince Repnin ? Tu connais l’usage de ce