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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/369

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

rowski, autre nièce du vizir ou du patriarche Potemkin (car il arrange sa religion), charmante aussi ; madame Samoiloff, autre nièce encore plus jolie. J’ai joué pour elle un proverbe dans ces déserts ; et elle y prend goût, car elle m’a dit : « Arrangez encor une énigme pour moi. »

» J’ai présenté au prince un animal que m’a envoyé un sot. L’un s’appelle Marolles, l’autre est M. de X***, qui me le recommande comme chef du génie, destiné à prendre Ozcakoff.

» — Bonjour, général, dit-il au prince en entrant ; je vous aurai cela dans quinze jours, Avez-vous ici quelques livres ? Connaissez-vous en Russie ceux d’un M. Vauban, et d’un certain Coëhorn[1] ? Je veux m’y remettre un peu avant de commencer.

» Jugez de l’étonnement de Polemkin. « Quel homme ! me dit-il ; je ne sais pas s’il est ingénieur, mais je sais qu’il est Français. Question-

  1. Coëhorn (Menno, baron de), célèbre ingénieur, contemporain et rival de Vauban. Il défendit Namur contre Vauban et repoussa pendant deux jours entiers l’assaut contre le fort Wilhelm, mais il dut céder à des forces supérieures. Il dirigea, sous les ordres du prince de Nassau-Saarbruck, les sièges de Venloo et de Ruremonde, qui, par suite de ses habiles opérations, durent se rendre. Il jouissait d’une grande renommée en Allemagne. Né en 1641 dans la Frise, il mourut le 17 mars 1704.