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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/38

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

monde ; on m’a demandé si je trouvais cette demoiselle qui me tenait jolie, alors jai porté ma main à mes yeux, pour dire qu’elle les avait beaux, alors on s’est amusé à me faire dire son nom : Montmorency.

» Cependant on dit que mon oncle venait d’arriver au parloir, et qu’on voulait me voir en uniforme ; je vins donc vêtue comme j’étais, on trouva que cela m’allait fort bien, et, après m’avoir bien recommandée à ces dames, mon oncle et madame Geoffrin s’en allèrent, Alors madame l’abbesse et madame de Rochechouart voulurent me faire parler, mais il n’y eut pas moyen ; alors madame de Rochechouart appela mademoiselle de Montmorency, et lui dit : « Mon cœur, je vous recommande cette enfant, c’est une petite étrangère, qui sait à peine le français ; vous avez le cœur bon, menez-la à la classe et faites qu’elle ne soit point tourmentée ; il vous sera aisé de la faire bien recevoir. » Mais, quand il fut question de dire mon nom, madame de Rochechouart ne put jamais s’en souvenir ; alors je le déclinai ; mais, comme je vis qu’on trouvait ce nom ridicule, je proposai bien de n’en plus parler à l’avenir ; alors madame de Rochechouart me demanda si je n’avais pas un nom de baptême,