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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/396

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

« Je vous ai écrit hier au soir, et je comptais vous envoyer le billet ce matin, écrit-elle, mais il était trop tard quand je me suis éveillée.

» Qu’est-ce qui vous chagrine ? Dites-le-moi promptement. Si le sacrifice le plus entier de tout ce qui vous peut déplaire doit vous calmer, vous n’avez qu’un mot à dire, il ne me coûtera rien. Je croirais gagner en renonçant à tout, si je parviens à vous rendre heureux et tranquille.

» Si ces dames ne m’avaient pas tourmentée pour venir avec elles, je serais restée volontiers chez moi…

» Auprès de vous, je trouve assez à occuper mon cœur et mon esprit sans avoir besoin d’autres personnes. »

Sur ces entrefaites, c’est-à-dire vers la fin de 1790, la comtesse Vincent, tout à fait rétablie, quitta l’Ukraine et vint rejoindre son mari à Varsovie. Il était impossible de l’en empêcher et tout aussi difficile de lui cacher l’intimité croissante du grand chambellan et de la princesse de Ligne, dont la réputation de coquetterie et de beauté lui était déjà parvenue.

La comtesse Anna adorait son mari, et, quelle que fût l’adresse de celui-ci à lui dissimuler la