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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/398

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

liaisons, j’ai brûlé à vos yeux les témoignages de l’amour que j’avais autrefois inspiré à mon märi. J’ai brûlé les secrets, les confidences les assurances de tendresse des amis de mon enfance ; hier, vous m’avez ôté les quelques mots d’amour qui vous sont échappés. Qui me soutiendra dans mon affliction ? c’est à vous à imaginer ce qui me reste. Adieu, mon cher Vincent ; de toute façon, vous serez toujours l’objet éternel de mon amour si je vous revois, de mes regrets si rien ne vous ramène à moi. De toute façon vous seul occuperez mes idées, et posséderez mes affections jusqu’à la mort.

» Si vous êtes décidé à ne me plus revoir, renvoyez-moi mes lettres et ajoutez à la fin de celle-ci : Adieu. Cet arrêt de votre main sera la seule faveur que je sollicite encore. »

Cette lettre fut rapportée quelques instants après à la princesse par le messager auquel elle l’avait confié. Elle n’était pas décachetée[1], mais deux lignes tracées de la main même de la comtesse Anna contenaient ces mots : « Le comte est parti ce matin pour Neimirow. » Cette nou-

  1. Nous avons retrouvé cette lettre dans les papiers du comte. Hélène la lui avait probablement envoyée avant de se décider à le rejoindre.