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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/41

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

la bienvenue, car cela coûtait vingt-cinq louis, pour donner un grand goûter à toutes les pensionnaires, et il fallait qu’il y ait des glaces. La mère Quatre-Temps dil que oui, on fixa donc le jour de récréation pour le samedi suivant. »

On peut juger d’après ce début que la petite Polonaise va promptement s’habituer à sa nouvelle existence.

La classe Bleue, où allait entrer Hélène, se composait d’enfants de sept à dix ans[1], il est intéressant de suivre, dès le début, le programme des leçons, les heures de travail, le temps consacré aux récréations. Le voici, tel qu’Hélène l’a écrit de sa main.

« Les lundis, mercredis et vendredis :

» Se lever en été à sept heures, en hiver à sept heures et demie. Être à huit heures aux classes dans ses stalles, pour attendre madame de Rochechouart, qui entre à huit heures.

» Apprendre, dès qu’elle est sortie, son Catéchisme de Montpellier[2], et l’avoir répété ; à neuf

  1. Les enfants de cinq à sept ans n’allaient pas en classe, mais il y en avait un assez grand nombre à l’Abbaye-aux-Bois dont le soin était confié aux jeunes religieuses.
  2. Le Catéchisme de Montpellier était un catéchisme janséniste, opinion hautement professée par les dames de l’Abbaye-aux-Bois.