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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/428

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

et de son argent, il m’est entièrement dévoué. Quelle ironie ! mais qu’est-ce que cela me fait ? Si je suis indifférente à ma famille, elle me l’est bien aussi ; pourvu que vous m’aimiez toujours, je ne désire rien au monde ; je n’ai ni vanité, ni ambition, je n’ai que de l’amour. »

Le comte arriva à Niemirow fort mécontent de son voyage et fort inquiet de l’avenir. Il avait cru, d’après Hélène, qu’il ne rencontrerail aucune difficulté du côté des Ligne pour obtenir le divorce, et, au lieu du consentement qu’il attendait, il n’avait reçu qu’un refus très net, accompagné de l’appréciation la plus sévère de sa propre conduite et des mobiles intéressés qu’on lui supposait à tort ou à droit.

Îl croyait aussi venir facilement à bout d’obtenir le consentement de sa femme en lui rendant ses deux fils ; au lieu de cela, il rencontrait partout de sérieux obstacles à ses projets.

D’autre part, la situation de la princesse, vivant isolée et, pour ainsi dire, cachée dans une habitation du comte, voisine de Niemirow, ne pouvait se prolonger sans de graves inconvénients. La comtesse Anna était fort aimée dans le pays, ses deux enfants habitaient Niemirow, et chacun