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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/429

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

s’étonnait déjà de son absence prolongée : que serait-ce donc après le retour de son mari ? Toutes ces pensées assombrissaient l’esprit du comte, il fit une courte apparition à Kowalowlka, et Hélène fut bouleversée de la froideur et de l’embarras qu’il témoigna à leur première entrevue : il lui raconta brièvement les résultats peu satisfaisants de son voyage, lui laissant entrevoir qu’il ne pouvait séjourner à Niemirow, et l’engageant à se rendre auprès de son oncle pour y attendre une solution probablement fort éloignée.

Cette déclaration, quoique faite avec ménagement, produisit un effet terrible sur la princesse. Elle était persuadée, de bonne foi, qu’obtenir le divorce et se marier aussitôt après, serait la chose la plus facile ; son mariage devait faire oublier sa fuite imprudente, et les conséquences que le public avait pu en tirer. Tout à coup elle voyait ses plus chères espérances lui échapper, son honneur compromis, et l’homme auquel elle avait tout sacrifié lui proposer froidement de le quitter peut-être à jamais. Toutes ces idées se heurtèrent à la fois dans sa tête, avec une confusion et une violence telles, qu’elle perdit connaissance. Quand elle revint à elle, ses femmes seules étaient auprès de son lit, le comte