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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/430

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

avait regagné Niemirow. Ello lui écrivit aussitôt : « Vous m’avez laissée dans le désespoir le plus affreux, sans qu’un mouvement de pitié vous soit échappé. Il me reste à présent à vous dire que la vie m’est odieuse, si vous persistez dans le dessein de m’abandonner ; je vous demande à vous-même compte du sort que j’ai remis entre vos mains. Seriez-vous capable d’en disposer avec autant de légèreté ? »

Hélène attendit en vain une réponse toute la journée, le comte ne répondit pas. Le lendemain, elle reçut quelques lignes, lui annonçant qu’il était malade. La princesse ne quittait pas Kowalowka, elle n’était jamais entrée dans le château où habitaient les enfants de la comtesse Anna. Mais l’inquiétude lui faisant oublier toute prudence, elle écrivit : « Je suis au désespoir de vous savoir malade ; si vous me l’aviez écrit plus tôt, j’aurais peut-être trouvé quelque moyen pour aller vous voir. Et, si vous ne le pouvez pas, envoyez-moi la clef de la petite porte du jardin, et Saint-Charles pour me suivre, et j’irai vous trouver, car il m’est impossible de passer ce jour sans vous voir ; je suis au supplice, j’ai des lettres à vous communiquer. »

La maladie du comte n’était que trop réelle :