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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/431

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

les soucis de tout genre qui l’avaient assailli pendant son voyage, l’embarras de sa position, la fatigue en étaient peut-être la cause ; au bout de trois jours, une fièvre putride des plus graves se déclara, et il demeura pendant trois mois entre la vie et la mort.

La malheureuse Hélène n’osa pas s’installer auprès de lui, elle ne pénétrait dans sa chambre qu’en cachette et pour s’assurer que tous les soins nécessaires lui étaient prodigués. L’évêque de Wilna, apprenant ce qui se passait, se décida à écrire lui-même à sa nièce. Il l’engageait à venir auprès de lui s’établir à Werky, et lui promettait d’oublier ses imprudences passées si elle renonçait à sa folle passion pour le comte.

La princesse répondit :


« Mon cher oncle,


» Vous aurez sûrement appris la maladie du grand chambellan ; mais ce que personne ne saurait vous dire, et ce que moi-même, je ne saurais vous exprimer, c’est l’état affreux et le désespoir où j’ai été, en voyant sur le point d’échouer les seules espérances de bonheur que je puisse et que je veuille désirer sur la terre.