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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/432

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

» Mais, enfin, après tant d’alarmes, il est hors d’affaires, et, quoiqu’il ait été dans un danger extrême de perdre la vie, je puis assurer en vérité, qu’il ne revient pas de plus loin que moi.

» C’est au moment où nous commencions à reprendre courage et à nous flatter de voir encore notre union possible, que votre lettre est arrivée ; jugez de ma consternation, en voyant qu’il n’y est question que de séparation.

» Je connais la bonté de votre cœur, mon cher oncle, je suis persuadée que vous n’avez jamais fait un projet où vous ne vous soyez proposé pour but ma tranquillité et mon bonheur ; je vous supplie donc, mon cher oncle, de ne plus regarder comme possible aucun plan qui tende à me séparer ou à m’éloigner du choix que j’ai fait. Quelque reproche qu’on ait à me faire, je suis bien assurée de ne pas mériter celui de manquer de caractère et de constance. Je suis décidée avec fermeté à ne rien changer à ma manière d’être, quand même les obstacles devraient durer autant que ma vie. Je vous prie donc, mon cher oncle, de me donner quelques mots de consolation. Dites-nous-que vous désirez voir notre bonheur, mais ne nous dites pas que nous devons le chercher, éloignés l’un de l’autre.