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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/440

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

dit le prince, où l’on promet de venger le pauvre roi prisonnier, je m’avançai en applaudissant avec l’air de vouloir y contribuer. Je le croyais alors et il était vraisemblable qu’on m’employât. À ce moment, les vieilles et les jeunes Françaises se jettent hors de leur loges ; tout le parterre, composé de jeunes officiers français, sautent sur le théâtre, criant : « Vive le roi ! vive le prince de Ligne ! » et les battements de mains ne finissent que pour essuyer des yeux inondés de larmes. »

Parmi les jeunes officiers émigrés, un des mieux accueillis à Bel-Œil fut M. de Villeneuve La roche. « Le prince de Ligne, dit-il dans ses Mémoires[1], était alors avec toute sa famille dans sa terre de Bel-Œil, à une lieue de la ville d’Ath ; il se plaisait à s’entretenir avec nous sur les principes d’honneur dont nous avions suivi l’impulsion, il nous applaudissait avec enthousiasme.

» Il voulut bien m’engager plusieurs fois à dîner dans son magnifique château : J’y formai une liaison intime, j’ose le dire, avec son fils aîné, le prince Charles, militaire de la plus grande espérance, colonel-major d’artillerie qui venait de se distinguer dans la guerre contre les Turcs…

  1. Vileneuve La roche, Mémoires sur Quiberon.