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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/450

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

négligence et sans que les branches à demi enterrées présentassent des pointes à l’ennemi, les Impériaux les écartèrent très vite pour se frayer un passage et les chemins avaient été si peu gâtés, qu’ils y passèrent facilement. Ils s’emparèrent du poste presque sans résistance. Les hommes qui le gardaient se replièrent en hâte sur le camp de Dumouriez, qui, fort inquiet, envoya sur-le-champ deux brigades et six escadrons au général Chazot, avec l’ordre de s’emparer à tout prix du passage. Chazot passa la journée sans attaquer ; mais, recevant de nouveau l’ordre précis de tout tenter, il ouvrit le feu le 14 au matin.

L’attaque et la défense furent vives, six fois le poste est pris par les Français et repris par les Autrichiens. Le prince Charles voit que, pour conserver la position, il faut se rendre maître d’une batterie française, habilement placée et meurtrière pour les Autrichiens. Une charge vigoureuse est nécessaire, le prince commande lui-même l’assaut de la batterie ; huit hommes sont tués raides au premier rang. Il s’élance, lui neuvième, et, atteint à la tête par un boulet, il chancelle une seconde sur son cheval et tombe foudroyé.

Les Français s’emparèrent de nouveau du poste et relevèrent le corps du malheureux prince. Ils