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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/77

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

va nous raconter la cérémonie dans les plus menus détails.

« On nous prêta le chapitre pour faire les élections ; je fus donc élue abbesse, je choisis pour régente mademoiselle de Choiseul ; mademoiselle de Conflans fut porte-crosse, mademoiselle du Vaudreuil chapelaine, mesdemoiselles de Damas, de Montsauge, de Chauvigny, de Mortemart et de Poyanne furent de service près de moi. Le reste des places fut distribué à la pluralité des voix, Quand cela fut fini, nous fûmes chez madame l’abbesse, qui, suivant l’usage, m’embrassa, ôta sa croix, me l’attacha, et me mit l’anneau abbatial au doigt. Dès le lendemain, je commençai mes fonctions, je fus pendant la grand’messe, que nous chantâmes, assise duns le trône abbatial.

» On l’avait orné du tapis de velours violet à franges d’or, qui ne se met que pour les fêtes. Je reçus l’encens et fus baiser la patène, précédée de la crosse. Toutes les religieuses entendirent la messe et l’office dans les tribunes, et les pensionnaires remplissaient leurs stalles. Je donnai l’eau bénite et reçus la coulpe[1] de toutes les pen-

  1. Coulpe se dit encore dans plusieurs monastères, en parlant de l’aveu de ses fautes fait en présence de tous les frères assemblés.