Aller au contenu

Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/78

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
60
L’ABBAYE-AUX-BOIS.

sionnaires. C’élait fort drôle de voir des religieuses de cinq ou six ans. Il entra beaucoup de femmes pour nous voir au chœur et au réfectoire, où je donnai un grand diner avec des glaces. Toutes les religieuses et les étrangères étaient au milieu du réfectoire pour nous voir à table. Chacune avait l’air grave conformément à l’habit qu’elle portait. Après diner, nous fûmes nous emparer de toutes les obédiences et, par plaisanterie, ces dames furent s’établir dans les classes. Cependant nous n’osâmes aucune aller voit madame de Rochechouart, qui ne pouvait pas souffrir ces mascarades, et qui avait dit, la veille, qu’elle ne voulait voir personne. Quant à madame Sainte-Delphine, tout cela l’amusait comme une reine, tout le monde alla la voir, chacun à son tour, la jeune duchesse de Mortemart, madame de Fitz-James, madame de Bouillon, madame d’Hénin, la vicomtesse de Laval passèrent l’après-midi chez elle. Nous allâmes par troupes la voir, d’abord j’y vins, avec toute ma cour ; on nous fit parler, causer, enfin, nous fîmes le bonheur de ces dames. Mais ce qui les amusa le plus, c’est que tout d’un coup la porte s’ouvrit et madame de Rochechouart entra. Alors, comme nous savions qu’elle n’aimait pas à nous voir comme cela, madame l’abbesse