Aller au contenu

Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/97

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
79
L’ABBAYE-AUX-BOIS.

» Cela inquiétait et tourmentait madame de Rochechouart, qui avait déjà dit, depuis longtemps, qu’elle demandait en grâce que l’on procédât à de nouvelles élections et que l’on ôtât à madame de Saint-Jérôme son emploi, puisqu’elle n’y était point propre. Car, depuis six mois qu’elle avait cette place, elle était parvenue à se faire détester des pensionnaires et à ne pas s’en faire craindre, puisque jusqu’à la classe bleue s’amusait à la chamarrer de ridicules, et qu’elle était le sujet de tous les libelles, chansons et pasquinades qui s’affichaient dans le cloître des âmes, qu’elle n’avait pas le sang-froid nécessaire pour être auprès des enfants, et que, quand elle imposait une pénitence, elle était toujours hors d’elle-même. Madame l’abbesse dit à madame de Rochechouart qu’il lui était impossible de s’occuper de cela, et qu’elle n’avait qu’à en parler à la mère prieure. Celle-ci dit qu’il faudrait tenir un chapitre général et qu’il ne valait pas la peine de l’assembler pour cela ; mais, comme il devait l’être sous peu, qu’alors on pourrait faire un changement dans le pensionnat. Madame de Rochechouart se fâcha extrêmement et dit qu’elle ne répondait pas du désordre qu’une tête chaude pouvait causer parmi cent soixante pensionnaires. Le malheur fut qu’il