sylphe d’une nature à ne pouvoir satisfaire une
dame que par le cœur : M. Demelville soutint
le contraire, et après un long verbiage, conclut
que j’avais tout à craindre que la nuit suivante
il ne prit fantaisie à M. l’habitant des airs de
venir me désabuser. Je n’étais assurément pas
peureuse au point de m’effrayer de cette menace ;
mais quand j’aurais encore été plus rassurée,
il ne m’aurait pas été possible de tenir
au petit événement qui m’effraya tout de bon.
On peut dire que le hasard concilie quelquefois
des circonstances bien propres à exercer l’imagination.
Nous avions soupé tête à tête Cécile
et moi, la plaisanterie du Robin avait donné
lieu à un badinage qui avait duré toute la soirée ;
il y avait déjà une heure que j’étais couchée ;
ne pouvant dormir, je réfléchissais au
conte du sylphe, lorsque j’entendis distinctement
traîner une porcelaine sur ma cheminée :
je sonnai mon laquais, j’appelai Cécile, qui couchait
dans une petite chambre qui répondait à
la mienne. La tranquillité avec laquelle elle entendit
le tintamarre qui se faisait par intervalle
m’impatienta ; j’étais furieuse d’avoir peur toute
seule. La Forest entra précipitamment avec de
la lumière, et courut à la cheminée, sur le rebord
de laquelle il aperçut une grosse souris
empêtrée dans un petit filet de soie, sur lequel
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DE JULIE