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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 4.djvu/230

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SUR DU GUESCLIN.


CHAPITRE VII.


Siege mis devant Becherel par le comte de Monfort, et levé dans la suite par composition. L’on y verra l’adresse avec laquelle Bertrand se tira des prisons de ce prince, et les conquêtes qu’il fit depuis.


Quand les treves accordées entre Jean de Monfort et Charles de Blois vinrent à cesser, chacun de ces princes fit ses preparatifs pour renouveller la guerre avec plus de chaleur que jamais. Le roy d’Angleterre fit repasser en Bretagne, en faveur du comte de Monfort, un fort grand secours, conduit par Jean de Chandos, Robert Knole et Gautier Huët. Ce renfort fut assez considérable pour porter le comte de Monfort à tourner toutes ses pensées du côté de la citadelle de Becherel, place pour lors tres-importante, et dont la prise ou la défense seroit d’un grand poids aux affaires de ces deux concurrens. Monfort apprehendant qu’elle ne fut beaucoup meurtrière, s’il entreprenoit de l’attaquer dans les formes ordinaires de la guerre, essaya de s’en rendre le maître par composition. Ce fut dans cet esprit que quelques officiers qui servoient dans ses troupes, s’avancèrent aux barrières de ce château pour s’aboucher avec le gouverneur, et luy promettre une recompense fort considérable s’il vouloit remettre la place entre les mains du comte de Monfort, dont le droit légitime qu’il avoit sur elle étoit incontestable. Ils le cajolerent si bien qu’ils le