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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/548

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Barbin et quelques autres particuliers qu’ils mêloient avec lui par leur sang, confondant leurs accusations qui sont entièrement différentes. Plusieurs autres sont pris prisonniers ; les uns sont mis à la Bastille, les autres au Fort-l’Évêque, et tous à dessein d’être conduits à la mort. Bournonille et Persen sont du nombre, et au lieu de geôliers qu’ils étoient gardant les autres, ils deviennent prisonniers eux-mêmes. Les Luynes avoient un vieux dessein d’ôter Bournonville de la Bastille, et à Persen la garde de M. le prince. Depuis ils avoient conçu quelque mauvaise volonté contre eux, parce qu’ils avoient vu des lettres de Barbin et de la Reine, par lesquelles il paroissoit que Bournonville lui étoit favorable, et que la Reine en avoit du ressentiment de bonne volonté vers lui.

Ils essayèrent premièrement de tirer de gré Persen du bois de Vincennes, et lui firent offrir de l’argent pour cela, lui représentant qu’y ayant apparence qu’il fût coupable de toute la menée de Barbin, ils ne vouloient pas enfoncer cette affaire, mais qu’ayant soupçon de lui, il n’étoit pas raisonnable aussi qu’ils lui confiassent la garde de M. le prince. Il répondit des paroles assez hautaines, sur lesquelles ils le firent mettre à la Bastille, et Bournonville aussi, et établirent en sa place le sieur du Vernet, parent de M. de Luynes. On feint qu’ils ont voulu mettre en liberté M. le prince, et, par ce moyen renverser l’État, tenant sa sortie la perte au royaume. Quoiqu’ils n’eussent pas peu contribué à la chute de la Reine, on les accuse de désirer son établissement auprès du Roi, et on les traite comme criminels. L’on arrête madame du Tillet, femme de condition,