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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/562

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résie. À son retour il fut fait évêque d’Evreux ; l’an 1601 fit la célèbre conférence de Fontainebleau, en laquelle il emporta une telle victoire contre l’hérésie que le Roi, qui jusques alors étoit chancelant, se confirma en la foi, et le pernicieux livre de du Plessis-Mornay contre la messe perdit toute créance, même envers les hérétiques. Peu après il fut fait cardinal, et envoyé à Rome pour y servir le Roi, où étant il fut fait archevêque de Sens et grand-aumônier de France. De là revenant en France l’an 1607, il composa les œuvres que depuis sa mort nous avons vues en lumière. C’étoit un homme doux et sans fiel, facile, bienfaisant et libéral, froid de son naturel, et difficile de mettre en train de parler ; mais, quand il étoit échauffé, il ne pouvoit être épuisé ni se taire ; tenant en cela, ce semble, de la France de laquelle il avoit tiré sa première origine, et de la Suisse en laquelle il étoit né. Il mourut très-chrétiennement d’une suppression d’urine, assisté de l’évêque de Nantes et du père Bérule, supérieur général des prêtres de l’Oratoire, n’ayant autre regret en sa mort que de n’avoir pas résidé en son archevêché.