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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/78

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charment ; on fait largesses de pièces d’or et d’argent, avec la satisfaction de tout le monde.

Cependant on prépare son entrée pour le dimanche suivant avec une grande magnificence ; on ne voit qu’arcs triomphaux, que devises, que figures, que trophées, que théâtres qui doivent retentir de concerts.

Partout on trouve des fontaines artificielles pour marque de grâces représentées par les eaux ; grand nombre de harangues se préparent, les cœurs se disposent à parler plus que les langues ; tout Paris se met en armes ; nul n’épargne la dépense pour se rendre digne de paroître devant cette grande princesse, qui, vraiment triomphante pour être femme d’un roi révéré et redouté de tout le monde, doit entrer en un char de triomphe.

Tous ces préparatifs se font, mais un coup funeste en arrête le cours ; une parricide main ôte la vie à ce grand Roi, sous les lois duquel toute la France vivoit heureuse.

Comme le feu Roi ne prévoyoit pas assurément sa mort, il ne donna pas une instruction entière et parfaite à la Reine, ainsi qu’il eût pu faire s’il eût eu déterminément sa fin devant les yeux.

Tout ce que dessus a été ramassé de plusieurs discours qu’il lui a faits, et à des princes et autres grands de ce royaume, en différentes occasions sur divers sujets ; ce qui fait que le lecteur ne trouvera pas étrange s’il reste beaucoup de choses à dire sur un sujet si important, parce que, comme j’ai protesté, je ne fais pas état d’écrire ce qui se pourroit penser de mieux sur les matières dont je traite, mais seulement la vérité de ce qui s’est passé.