Aller au contenu

Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/120

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 86 )

ils sont irréguliers, qui est produit par leur vie de nutrition. Il n’est rien apporté entre les lames de ce système ; de façon que les organes des sens et les masses encéphaliques, qui devraient y arriver, y seraient inutilement attendus. Mais s’il n’y a plus intensité progressive, il y a toujours durée dans l’action ; et ce résultat à l’égard du tissu osseux, le seul pour lors subsistant, est que ce tissu, paraissant d’abord dans l’état aponévrotique et fibreux, se consolide et s’achève, toutefois dans un très-grand degré d’imperfection.

On voit qu’il n’est pas nécessaire de recourir à l’intervention tardive d’une maladie qui vient déranger le cours d’une élaboration organique. Tout acéphale entre dans sa vie de nutrition sous des conditions déterminées, qui cessent seulement avec lui-même au terme de son existence intra-utérine ; et sous ce rapport, c’est un être complet en tant qu’il a satisfait aux conditions qui ont décidé de sa formation. Il a vécu un plus grand nombre de mois que bien des animaux réguliers, un nombre moindre que certains autres, moindre sans doute que si, ayant joui d’une organisation plus compliquée, il eût pu suffire à une deuxième existence, à la vie dite de relation. Des jours, des années d’existence, qu’est-ce cela pour la nature ? Nos plus grandes longévités, que sont-elles dans le vrai, eu égard à son essence d’éternité ?