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Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/138

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Quand les uns ont tout dit, ou à peu près, faisons parler les autres. Que les monstres cessent d’offrir des considérations stériles pour la philosophie. S’étonner à leur vue, ce n’est pas savoir. Et, dans le vrai, les procédés par lesquels ils existent sont encore des manifestations de toute puissance. Car s’ils ne nous donnent pas autant que ce que nous possédons déjà, ils nous révèlent du moins un possible inespéré de complications diverses, d’associations insolites et de désordres méthodiques. C’est comme une toute autre création, que nous pouvons et opposer et comparer aux développemens toujours conditionnels de la première, à ces enlacemens d’organes, à toutes ces formations incommutables qui composent le mouvement, et qui assurent le retour périodique des productions régulières.

Cependant tout en donnant des monstres, c’est-à-dire toute abandonnée qu’elle est aux plus singulières aberrations, l’organisation ne produit pas avec extravagance. On l’a pu croire pour avoir supposé qu’elle créait des êtres prêts à toute métamorphose, faits pour naître et mourir au même moment, et dignes tout au plus de figurer dans nos cabinets, et d’occuper l’esprit à titre, comme on l’a dit, de singuliers jeux de la nature ; préventions nées d’ignorance, et plus encore peut-être d’une susceptibilité superstitieuse qui a long-temps