Aller au contenu

Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/141

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 107 )

heurtées par ce barrage ne perdent point pour cela de leurs qualités natives ; elles continuent, comme corps graves, à se renverser et à rouler les unes sur les autres, si elles sont répandues sur un plan incliné. Mais dès lors, au lieu d’un cours tranquille et suivi, elles sont en remous, et toutes aux conséquences de la nouvelle ordonnée qui les prive de leur régime ordinaire ; et, je puis ajouter, de leur condition normale ; ou elles refluent, si l’avalanche a comblé leur bassin, et s’extravasent dans les campagnes environnantes ; ou bien, s’élevant comme l’obstacle intervenu, elles lui deviennent supérieures, retombent par delà avec fracas, et se gouvernent comme auparavant, ayant repris leurs allures accoutumées.

Le fleuve tout-à-fait dominé comme dans le premier cas, est une image de nos monstruosités, chez qui la succession des développemens rend de plus en plus intolérable l’action de la cause perturbatrice ; ou si, comme dans le second cas, il n’est que gêné par une traverse peu élevée, il rappelle ces monstres où la perturbation n’offre rien d’aggravant, et qui peuvent au contraire s’accommoder au delà des parties envahies du retour des conditions normales.

Ces réflexions donnent l’esprit de ce nouveau travail sur les monstres. Rien de vague, rien de chimérique n’y saurait entrer : si nos moyens de