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Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/143

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Habitué qu’on était à traiter des êtres sous le point de vue de leur distribution par espèce, on a vu les monstres dans l’esprit de cette routine et non de la façon que les monstres sont venus frapper nos sens. On a cru suivre la méthode des naturalistes lorsqu’on ne s’attachait qu’à sa lettre ; car si ceux-ci ont admis des spécialités d’êtres, c’est pour avoir remarqué tout autant d’organisations renfermées dans certaines limites. Chaque existence qu’ils sont parvenus à distinguer, ils en ont rassemblé tous les traits, et surtout ils en ont voulu signaler les principales nuances, en traduisant par le mot d’espèce l’idée complexe acquise à cet égard.

Mais vous ne voyez pas qu’ils se soient enquis des causes qui donnent continuellement, à de légères exceptions près, les mêmes répétitions de forme. Il a suffi qu’ils eussent remarqué ce fait, et ils se sont bornés à imposer des noms à toutes les nuances de ces formes, à toutes les distinctions ayant pu développer un caractère spécifique.

Au contraire vous serez-vous occupé de monstres, vous aurez trop su à votre point de départ. Vous vous serez fié sur une confidence quand vous ne l’aurez pas reçue entière. Que ce soit l’espèce humaine qui ait fourni à vos considérations ses diverses monstruosités : trop bien informé de qui vous les aurez obtenues, et tout à ce souvenir, vos jugemens seront des produits, non de l’observation,