Aller au contenu

Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/144

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 110 )

mais de vos préventions ; vous voyez l’homme où il a cessé d’être, là même précisément où cette circonstance n’est pas seulement un fait d’observation mais un résultat obligé : et je n’exagère en rien, puisqu’il vous faut un désordre d’organisation pour constituer l’état de monstruosité que vous voulez considérer.

Il y a mieux ; c’est qu’on a fait pour l’état normal un genre ou à peu près, en oubliant d’attribuer chaque déviation du système commun à autant de modifications spécifiques. Hors de l’homme régulier, n’y aurait-il plus en effet que monstres humains sans distinction de leurs qualités individuelles ? Et ce seroit après avoir considéré une à une les constitutions organiques les plus bizarres que l’on ne craindrait point d’adopter cette généralité. Vainement on apercevrait entre tous ces produits humains des différences qui, appréciées zoologiquement et par la méthode des rapports naturels, marqueraient de plus grands intervalles qu’entre un mammifère et un reptile, un cheval et un crocodile, tous ces produits n’en seraient pas moins groupés, tous présentés sous la seule appellation de monstres humains ; comme s’il n’y avait de possible que cette unique subdivision, l’homme régulier et l’homme irrégulier !

Ce n’est pas cependant que j’entende avancer que les nombreuses variations que présente l’organisa-