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Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/206

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Cette explication est assez précise pour que l’on conçoive nettement ce que j’entends, s’il m’arrive de dire (V. page 99), qu’une anomalie pour une espèce retombe dans ce qui est la règle pour une autre. Ces rencontres sont aussi fortuites que nécessaires : aussi fortuites, en ce qu’elles ne se rattachent à rien de systématique, à aucune classification zoologique ; aussi nécessaires, comme l’établit l’identité des types pour tous les animaux vertébrés. Qu’une artère dans une espèce régulière se subdivise en deux rameaux de longueur et de calibre semblables, et dans une monstruosité de la même espèce en deux rameaux de grandeur inégale, c’est le même fait que si nous considérions ces artères chez un animal dans le premier cas et chez un autre dans le second. Ce n’est donc point le hasard de ces rapports avec les poissons, mais les circonstances essentielles du fait qui forment l’intérêt de cette observation. Le double bec de lièvre de notre monstruosité, on vient de le voir, doit être attribué à un retardement de développement. C’est à une semblable cause, à de pareils empêchemens qu’il faut également attribuer cette même conformation des poissons, leur double bec de lièvre, qui est pour eux un état constant. Depuis (en 1807) que j’ai imaginé de comparer les os de la tête des poissons adultes avec ceux du crâne des mammifères à l’état de fœtus, je considère les premiers comme