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Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/297

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voulant que l’a privatif contienne une négation pour la tête entière, on a confondu toutes les idées. Les faits récemment découverts établissent effectivement que le nomenclateur a été, dans cette affaire, plus grammairien que physiologiste. Il n’admet que deux classes de monstres ; acéphales (sans tête), et anencéphales (sans cerveau). Mais tous ses acéphales ont une tête en miniature, un crâne engagé et caché entre les épaules ; et tous ses anencéphales ont un cerveau organisé comme ceux des premiers âges de la vie utérine, à l’exception cependant de l’espèce de monstruosité à laquelle j’ai, en particulier, donné ou plutôt conservé le nom d’anencéphale.

Ayant ainsi ramené la monstruosité du podencéphale à consister uniquement en une réunion hétérogène d’organes d’âges et de développemens différens, où la rangera-t-on dans la classification enseignée dans les écoles ? Parmi les anencéphales ? Il le faudra bien, et l’on y est contraint : car c’est bien moins un acéphale, selon la nouvelle acception de ce terme. Et c’est ce que je vis en effet pratiquer, le 28 août dernier, à l’Hôtel-Dieu : médecins, professeurs de clinique, élèves, je les entendis tous se donner, dans les mêmes termes, la nouvelle qu’il venait de naître un fœtus anencéphale.

Eh quoi ! il serait un anencéphale, un être sans