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Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/345

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jugement de l’Académie des Sciences, l’accessit au prix de physiologie décerné en 1821, à l’ouvrage de MM. Tiedemann et Gmelin. Ces savans physiologistes ont fait avaler à des chiens et à des chevaux, tantôt des substances colorantes, tantôt des matières odoriférantes, ou quelquefois des substances salines mêlées avec les alimens. Les animaux ont été tués après un intervalle de huit, dix, ou douze heures, pour donner au canal thoracique le temps de se remplir. Évidemment MM. Tiedemann et Gmelin étaient partis de la supposition qu’ils trouveraient dans le chyle et dans les résidus excrémentitiels quelques traces de ces substances. Les faits ne répondirent nullement à leur attente. Dans les seize expériences qu’ils ont faites, et dont ils ont varié les procédés avec une rare sagacité, il ne leur est point arrivé de trouver le chyle altéré, tandis qu’ils ne manquèrent jamais d’observer des traces plus ou moins manifestes des matières colorantes, odoriférantes ou salines qu’ils avaient mêlées aux alimens, d’abord dans tout ou partie du canal intestinal, et ensuite dans diverses portions du système veineux, et même au delà, dans des organes ressortissant de ce système. La conclusion naturelle de pareils faits était sans doute que les produits de l’actuelle digestion ne se rendent point dans les vaisseaux lactés, mais qu’ils se partagent entre des voies intestinales et celles du système veineux.