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Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/518

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la nature ? C’est ce qu’il n’arrivera à personne de faire, je le sais : on est, dans cet exemple, sur la considération d’un ordre de phénomènes trop simple. On ne craint point d’être forcé de trop donner à la cause occulte qu’on a toujours tant de raisons d’exclure, et qu’on nomme le hasard ; mais, au contraire, on procède à jeux découverts. Le ballon examiné, on trouve que c’est de l’air emprisonné dans une vessie : cet air a des propriétés qui tiennent à son essence ; il est compressible, élastique, etc. La vessie joue le rôle d’un contenant. Le tout ensemble manifeste encore une autre propriété, celle, comme corps grave, d’être soumis à l’action de la pesanteur. L’esprit qui possède toutes ces données agit avec discernement ; il s’explique facilement toutes les-circonstances de cette vie tourmentée[1] du ballon. En dernière analise, le ballon se meut, une impulsion lui étant donnée, en vertu des propriétés des parties matérielles dont il est composé ; et pourquoi ? c’est qu’il n’est aucun corps naturel qui ne soit doué de propriétés, et qui ne soit forcé de les manifester, dès que de certaines circonstances en favorisent lé jeu.

  1. Tout corps qui a cette activité, qui est sujet au mouvement, et qui exécute plusieurs déplacemens en vertu d’une seule impulsion, jouit sans doute, pendant la durée du phénomène, d’une existence quelconque ; il vit à sa manière.