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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/17

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les mères qui ont des filles à marier la complimentent sur la bonne grâce de son fils et sur sa politesse ; enfin c’est partout le même écho de louanges. — « Je puis maintenant mourir en paix, dit-elle ; voilà Paul un homme ; il a un état, des moyens pour l’exercer avec avantage, et si je ne lui laisse pas une grande fortune, il ne dépendra que de lui d’en acquérir une en quelques années ; si j’en croyais même quelques avances indirectes, il pourrait peut-être déjà s’établir avantageusement, et avant que sa main me fermât les yeux, j’aurais bercé sur mes genoux des enfants qui m’appelleraient grand’mère. »

Tels étaient les faciles projets de bonheur que madame Ventairon formait tout haut pour son fils ; mais son ambition maternelle allait secrètement un peu plus loin. Paul, avec ses bonnes études et ses heureuses dispositions, avec un maître tel que M. Honoré Clair et la bonne opinion que toute la ville avait de lui, pouvait certainement être un jour le premier avocat d’Arles ; mais ne serait-il pas plus certain de le devenir s’il allait fortifier son talent par un séjour d’une année ou