Aller au contenu

Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/433

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans la diligence de Lyon. Il paraît qu’elle y a tant parlé de ses belles connaissances du faubourg Saint-Germain et de la Chaussée-d’Antin, qu’un baron de Chambéry en a été ébloui, et se dispose à épouser la jeune veuve. Au moment où je vous écris, elle est peut-être au terme de ses pêches périodiques… car elle m’a avoué qu’ayant péché son premier mari dans un bain d’eau thermale, elle ne manquait pas tous les ans d’aller jeter le hameçon de ses charmes dans la même piscine. C’est une femme remarquable dans son genre, je vous assure, mon cher Paul, et qui ira loin à la cour de Sardaigne ; ce n’est pas une madame de Warens pour se contenter de Claude Anet, et même de Jean-Jacques Rousseau : elle est capable de voir à ses pieds Sa Majesté sarde… Mais, hélas ! je deviens bien verbeux sur ce dernier de mes péchés de garçons… peut-être parce que c’est le dernier… ayant promis à miss Livy d’être le modèle des époux.

» Adieu… il me tarde maintenant de revoir Paris avec ma belle conquête… C’est bien assez d’une branche de la famille de Tancarville en Angleterre. Je veux en conserver une à la France[1]. Je ne serai pas moins national que lady Suffolk, que son mari s’est engagé de conduire chaque année sur les bords de la Seine au moins pendant six mois.


cinquième extrait.


Madame Ventairon à Paul, son fils.


« Ma pauvre sœur n’est plus ! je lui ai fermé les yeux hier ; c’est à toi d’annoncer ce triste événement à Isabelle qui peut encore se dire qu’il lui reste en moi

  1. Il existe, en effet, en Angleterre, une famille de Tancarville, qui date de la conquête.