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Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/286

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L’ASTRONOMIE.

Perdent incessamment quelques parts de leur masse,
Qui vers d’autres destins vont errer dans l’espace(13).
Et voilà ces objets, terreur de nos ayeux,
Où la terre lisait la colère des cieux !
« Voyez-vous, disaient-ils, ces arides campagnes,
Les pas de l’Océan gravés sur nos montagnes,
La terre calcinée et ses flancs déchirés,
Sur la poudre des champs les marbres égarés,
Ces os devenus pierre, où des races éteintes
Le temps, sur des débris, déposa les empreintes,
Innombrables témoins d’un désastre lointain,
Qui de notre planète a changé le destin ?
Sans doute que du ciel sur la terre tremblante,
Tombant avec fracas, une comète errante
Troubla l’axe du monde, et soulevant les eaux,
De l’homme industrieux renversa les travaux.
Tout périt, disparut sans laisser nulles traces,
Les champs et les cités, les empires, les races,
Les arts, les souvenirs. Quelques rocs escarpés,
Par la noire tempête incessamment frappés,