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Page:Planck - Initiations à la physique, trad. du Plessis de Grenédan, 1941.djvu/50

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des propriétés élastiques de ce corps, chose tout à fait impossible en s’appuyant sur la théorie classique. On peut rattacher à ces considérations un certain nombre de questions assez étranges à première vue. Par exemple celle-ci : La vibration d’un diapason sonore, au lieu d’être continue, ne serait-elle pas fractionnée en quanta ? Dans le cas des vibrations acoustiques, en raison de leur faible fréquence, il ne peut certes être question que de quanta énergétiques d’une petitesse extrême. (Pour le la normal, par exemple, leur valeur ne serait environ que les 3 quatrillionièmes de l’unité mécanique C. G. S.). La théorie ordinaire de l’élasticité n’aurait donc aucunement besoin d’être modifiée, d’autant plus qu’elle traite déjà la matière comme si elle était une quantité parfaitement continue alors que pour être rigoureusement exacte il faudrait la considérer comme étant formée d’atomes, c’est-à-dire comme possédant elle-même une structure quantique. Néanmoins, au point de vue des principes théoriques, les changements entraînés par l’introduction de l’hypothèse n’en restent pas moins évidemment d’une importance énorme. Bien que la nature intime de ces quanta dynamiques reste encore assez énigmatique, en raison des faits actuellement connus, il devient difficile de douter qu’ils existent en quelque manière ; car ce qui peut être mesuré doit forcément exister.

Ainsi donc les recherches de la physique moderne tendent à mettre de plus en plus en évidence la cohérence intime des différentes parties de la représentation de l’univers physique et à dévoiler toujours davantage certains traits caractéristiques assez spéciaux de sa structure. Ces traits étaient demeurés cachés jusqu’ici en raison de la finesse insuffisante des moyens d’investigation dont on disposait. Cependant il n’en est pas moins vrai qu’on peut toujours se demander ce que vaut un tel progrès au point de vue de la satisfaction de notre besoin de savoir. Est-ce que nous nous sommes rapprochés d’un seul pas de la nature ? La question est assez importante pour que nous nous y arrêtions un instant.

Nous ne dirons certes rien de bien nouveau, tout ayant été mille fois dit et redit à ce sujet, Mais, comme les opinions les plus opposées s’affrontent aujourd’hui brutale-