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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/462

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du temple de Diane chasseresse[1]. On y voit même un autel consacré à Borée[2].

PHÈDRE.

Je ne me le remets pas bien. Mais dis-moi de grâce, crois-tu donc à cette aventure fabuleuse ?

SOCRATE.

Mais si j’en doutais, comme les savants, je ne serais pas fort embarrassé ; je pourrais subtiliser, et dire que le vent du nord la fit tomber d’une des roches voisines, quand elle jouait avec Pharmacée, et que ce genre de mort donna lieu de croire qu’elle avait été ravie par Borée, [229d] ou bien je pourrais dire qu’elle tomba du rocher de l’Aréopage, car c’est là que plusieurs transportent la scène. Pour moi, mon cher Phèdre, je trouve ces explications très ingénieuses ; mais j’avoue qu’elles demandent trop de travail, de raffinement, et qu’elles mettent un homme dans une assez triste position ; car alors il faut qu’il se résigne aussi à expliquer de la même manière les Hippocentaures, ensuite la Chimère ; et je vois arriver les Pégases, les Gorgones, [229e] une foule innombrable d’autres monstres plus effrayants les uns que les autres, qui,

  1. Pausan. I.
  2. Hérodot. VII. Voyez Walkenaër.