Aller au contenu

Page:Platon - Œuvres complètes, Les Belles Lettres, tome XIII, 2.djvu/91

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
50
NOTICE

partir) ; mais ayant vu un des conjurés s’entretenir familièrement avec Hippias et croyant qu’il les dénonçait, ils voulurent faire quelque chose avant d’être arrêtés ; descendant donc de l’Acropole et commençant l’attaque avant les autres, ils tuèrent ilipparque qui réglait l’ordre de la procession près du Léocoréion, mais firent échouer toute l’entreprise[1] ». Après la mort d’Hipparque, la tyrannie devint beaucoup plus rude (ch. xix), tandis qu’auparavant, au temps de Pisistrate, on répétait que « c’était la vie sous Kronos » (ch. xvi).

Version
de Diodore (X, 16).

Thettalos, fils de Pisistrate, homme sage (σοφὸς ὑπάρχων), refusa la tyrannie et mérita l’estime de ses concitoyens. Hippias et Hipparque, hommes violents et durs (βίαιοι καὶ χαλεποί), exercèrent la tyrannie sur la ville. Ils commirent de nombreuses injustices contre les Athéniens. Hipparque devenu amoureux d’un beau jeune homme, s’exposa ainsi au danger (διὰ τοῦτο ἐκινδύνευσεν). Le complot contre les tyrans fut commun à Harmodios et à Aristogiton, mais la gloire de la grandeur d’âme et de la force dans le support des tourments revient au seul Aristogiton qui, au milieu des plus grands périls, conserva deux choses essentielles : la foi envers les amis, la haine des ennemis.


Dans ces divers récits, on peut distinguer deux courants très nets : un courant démocratique qui se laisse déjà entrevoir chez Hérodote et dont s’inspireront plus tard Démosthène et Hypéride[2], Hermippe, le disciple de Callimaque[3], Diodore de Sicile ; — un courant oligarchique avec Thucydide et le pseudo-Platon. Aristote s’inspire des deux sources.

  1. Traduct. Mathieu-Haussoullier, collect. Guill. Budé, p. 19.
  2. Démosthène, Contre Leptine, 18, 29, 70, 127, 169 ; Sur l’Ambassade, 280. — Hypéride, Contre Philippidès, 3.
  3. Ὁ δὲ Ἕρμιππος καὶ ἀπὸ τῶν Πεισιστρατιδῶν αὐτὸν λέγει τῶν τυράννων ἕλκειν τὸ γένος, διὸ καὶ διαφθονῶν αὐτόν φησιν ἐν τῇ συγγραφῇ τοῖς περὶ Ἁρμόδιον καὶ Ἀριστογείτονα, λέγοντα ὡς οὐκ ἐγένοντο τυραννοφόνοι· οὐ γὰρ ἐφόνευσαν τὸν τύραννον, ἀλλὰ τὸν ἀδελφὸν τοῦ τυράννου Ἵππαρχον. Marcellinus, Vit. Thuc. 29. Müller, Frag. Hist. Graec. III, 48, 54.