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Page:Plotin - Ennéades, t. III.djvu/233

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SIXIÈME ENNÉADE.


n’est qu’un accident, à moins qu’on n’avance que les simples dispositions sont des formes imparfaites, et les capacités, des formes parfaites. Mais, si ce sont des formes imparfaites, ce ne sont pas des qualités ; si ce sont déjà des qualités, la permanence n’est qu’un accident.

Comment les puissances physiques forment-elles une seconde espèce de qualité[1] ? Si elles ne sont des qualités qu’en tant qu’elles sont des puissances, cette définition ne convient pas à toutes les qualités, comme nous l’avons déjà dit plus haut. Si la capacité de combattre au pugilat est une qualité en tant qu’elle est une disposition, il est inutile de lui attribuer une puissance, puisque la puissance est impliquée dans l’habitude ? Ensuite, comment distinguer la capacité de combattre au pugilat qui est naturelle et celle qui est acquise par la science ? Si toutes deux sont des qualités, elles n’impliquent pas de différence en tant que l’une est naturelle et l’autre acquise ; c’est là un simple accident, puisque la capacité de combattre au pugilat est la même forme dans les deux cas.

Qu’importe que certaines qualités dérivent d’une affection[2] et que les autres n’en dérivent pas ? L’origine des qualités ne contribue en rien à leur distinction et à leur différence. Si certaines qualités dérivent d’une affection et si d’autres n’en dérivent pas, comment les ranger dans la même espèce ? Si l’on dit que les unes impliquent passion, et les autres action, on ne les appelle alors qualités que par homonymie.

Que dire de la figure de chaque chose[3] ? Si l’on parle de la figure en tant que chaque chose a une forme spécifique,

  1. Voy. le passage d’Aristote cité ci-dessus p. 167, note 3. Les objections que Plotin adresse ici à la doctrine péripatéticienne sont citées par Simplicius, Commentaire des Catégories, fol. 62, e.
  2. Voy. le passage d’Aristote cité ci-dessus p. 167, note 3.
  3. Voy. ci-dessus p. 167, note 3.