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Page:Plotin - Ennéades, t. III.djvu/266

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LIVRE DEUXIÈME.
DES GENRES DE L’ÊTRE, II.

I. Après avoir discuté la doctrine des dix catégories [d’Aristote], et parlé des [Stoïciens] qui ramènent toutes choses à un seul genre en les distribuant en quatre espèces, il nous reste à exposer notre propre opinion sur ce sujet, en nous efforçant toutefois de nous conformer à la doctrine de Platon[1].

Si nous devions poser l’être comme un, nous n’aurions pas à rechercher s’il n’y a qu’un seul genre pour toutes choses, si les genres ne peuvent se ramener tous à un seul, s’ils sont des principes, si les principes sont en même temps des genres, si les genres sont en même temps des principes, ou bien si tous les principes sont des genres, sans qu’on puisse dire réciproquement que tous les genres sont des principes, ou bien s’il faut distinguer entre eux et dire que quelques principes sont en même temps genres, quelques genres principes, ou enfin si tous les principes sont genres sans que tous les genres soient des principes, et réciproquement[2]. Mais, puisque nous n’admettons pas que l’être soit un, ce dont Platon et d’autres philosophes ont exposé les raisons[3], nous nous trouvons dans l’obli-

  1. Après avoir dans le livre I examiné les dix catégories d’Aristote et les quatre catégories des Stoïciens, Plotin expose dans le livre II la première partie de sa propre théorie, savoir, les Genres de l’être intelligible. Elle se trouve en germe dans le Sophiste de Platon, dont notre auteur invoque ici l’autorité. Pour les autres Remarques générales, Voy. les Éclaircissements sur ce livre à la fin du volume.
  2. Voy. ci-après le § 2.
  3. Voy. ci-après les livres IV, V, VI, IX.