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Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 4, 1927.djvu/110

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anglaises, débouche avec majesté, comme si elle avait elle-même l’illusion de remplir un grand rôle historique. Le Roi descend, suivi de la Reine. Il porte l’uniforme d’amiral ; elle est vêtue d’une jolie robe de voile bleu pâle et coiffée d’un chapeau de la même couleur. Je présente au couple royal Mme Poincaré, les Présidents des Chambres, les membres du gouvernement. S. M. George V passe rapidement en revue, avec moi, la compagnie de la garde républicaine et, sous le contrôle de M. William Martin, chef du protocole, le cortège officiel se forme sans à-coup ni méprise.

Le Roi et moi, nous montons seuls dans la calèche présidentielle. La Reine prend place avec Mme Poincaré et l’amiral de Jonquières dans une autre voiture de gala. Suivent des landaus, où s’entremêlent Anglais et Français. M. Doumergue et sir Ed. Grey ont pris contact et sont assis l’un près de l’autre. Échelonnées sur le trajet, les musiques militaires jouent le God save the King et la Marseillaise.

George V est très agréablement surpris de l’énorme affluence qu’il découvre sur tout son parcours. L’enthousiasme dépasse évidemment ses prévisions. Il ne me cache pas sa joie. De son côté, la Reine est très émue et même gracieusement intimidée ; elle ne cesse d’exprimer sa satisfaction à Mme Poincaré. Nous conduisons les souverains au ministère des Affaires étrangères jusqu’aux appartements qui leur ont été réservés et nous prenons congé d’eux.

Quelques minutes après, le Roi George V et la Reine Mary viennent nous rendre visite à l’Élysée. Suivant la règle du cérémonial, nous allons au-devant d’eux jusqu’au salon des tapisseries et nous