Aller au contenu

Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 4, 1927.djvu/48

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Berlin n’entend pas non plus que celui de Vienne cherche à lier partie avec le gouvernement français. Il contrecarre les négociations engagées à Belgrade, où il trouve, d’ailleurs, des facilités à exercer son influence. S’il fait échouer, comme c’est à craindre, les négociations engagées avec le groupe français, un conflit entre l’Autriche et la Serbie paraît inévitable. L’intrigue allemande aurait donc pour effet de provoquer les redoutables complications dont on pouvait croire que l’Allemagne cherchait, comme nous, à préserver la paix générale. Signé : DUMAINE. »


Lundi 26 janvier

C’est de Constantinople, aujourd’hui que nous arrivent de mauvaises nouvelles. Difficultés inattendues entre la Porte et la Bulgarie, rappel réciproque du ministre bulgare à Constantinople et du ministre turc à Sofia, tout cela, paraît-il, à propos des Pomaks de la Thrace annexée, population de race slave et de religion musulmane.

D’autre part, M. Boppe télégraphie à M. Doumergue : « Péra, 25 janvier 1914. On paraît, dans les milieux officiels, désappointé par la lenteur des pourparlers de Djavid Bey. Les Allemands cherchent à tirer parti de cette déception ; leur journal, le Lloyd ottoman, publie depuis plusieurs jours des informations tendancieuses sur les conditions politiques mises par le gouvernement de la République à l’emprunt. Les retards apportés à la conclusion de cet emprunt ne peuvent que plaire à l’ambassade d’Allemagne. Le lieutenant-colonel Strempel disait hier à l’agent naval de Russie : « Notre Empereur (Guillaume II) avait, il y a quelque temps, pensé à céder à la Turquie le