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Page:Proudhon - La Guerre et la Paix, Tome 2, 1869.djvu/155

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CHAPITRE V


GUERRE ET PILLAGE. — CONFUSION DES MOTIFS POLITIQUES DE LA GUERRE ET DE SA CAUSE ÉCONOMIQUE


Nous avons à établir, par de nombreux et solides exemples, que les faits sont partout d’accord avec cette vue supérieure, qui assigne à la guerre pour cause première le paupérisme. Tout le monde sait que les invasions des barbares, du quatrième au dixième siècle de notre ère, furent causées par la famine ; qu’avant Jésus-Christ les guerres interminables des Romains avaient été provoquées par l’exploitation du patriciat. Mais cette triste cause de la guerre n’est pas toujours aussi apparente : la politique la dissimule ; il faut la dégager de la multitude des prétextes qui la couvrent, ce qui parfois ne semble pas facile. Le vulgaire s’en tient à la superficie des choses : il répugne à s’occuper des causes premières, des principes premiers, des phénomènes initiaux, de la recherche des idées simples et de la décomposition des éléments. En fait de causes surtout, il s’attache à ce qu’il y a de plus immédiat : ce qui fait qu’il ne comprend à peu près rien du train du monde