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Page:Proudhon - La Guerre et la Paix, Tome 2, 1869.djvu/187

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semble se proportionnent aux besoins ; que c’était en conséquence par les besoins qu’il fallait commencer, d’abord en faisant l’éducation du peuple, ce qui est une œuvre de haut libéralisme, puis en lui procurant à meilleur marché le nécessaire, au lieu de lui enlever ce nécessaire afin de créer le superflu.

Maintenant nous connaissons les résultats. C’est en vain qu’on voudrait rejeter le mal sur les abus de la spéculation et les hautes friponneries dont elle s’est souillée : les faits sont trop graves pour qu’on en reporte toute la responsabilité sur l’escroquerie et la maladresse. Il y a eu positivement surproduction, c’est-à-dire création d’inutilités, aggravation du paupérisme. Et qu’on ne dise pas que les objets créés forment une contre-valeur : non, il n’y a pas contre-valeur, attendu que bon nombre de ces créations n’ont qu’une valeur nominale, que d’autres sont cotées au-dessus de leur valeur, que les meilleures ne sont que des remplacements, et qu’il faudrait porter encore en ligne de compte les pertes et les misères causées par ce prodigieux remue-ménage.

Certainement le peuple de Paris sera mieux loge lorsque les travaux d’embellissement de la capitale seront finis. A Dieu ne plaise du reste que j’attaque la probité et la parfaite régularité des opérations : je n’ai pas lu les documents, et je ne fais pas d’opposition parlementaire. C’est une théorie économique que j’oppose à une théorie économique ; c’est la physiologie du paupérisme et son influence sur les gouvernements que je retrace, à propos de quelques essais d’améliorations, tentés, sous l’inspiration de l’opinion publique elle-même, par le gouvernement. Mais enfin cette population parisienne était logée auparavant, point trop mal et pas trop cher. On eût pu consacrer cent ans au lieu de dix aux travaux de réparation sans que personne s’en plaignît ; la chose se serait faite