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Page:Proudhon - La Guerre et la Paix, Tome 2, 1869.djvu/241

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et être traitée selon la rigueur de la victoire, elle hésiterait ? Je dis que cette nation-là serait insensée qui, ayant pour elle le droit et le pouvoir, éprouverait le moindre scrupule. Elle n’aurait pas mérité de vaincre, elle ne mériterait pas de vivre. Le gouvernement qui, en pareil cas, se laisserait aller aux conseils de la modération, serait traître à la patrie.

Voilà pourtant où nous en sommes, avec le droit international, traditionnel et classique, qui régit l’Europe. Pas de nation qui ne soit aujourd’hui placée dans l’alternative, je ne dis pas seulement de perdre son indépendance politique, sa souveraineté, mais d’être expropriée de toute sa richesse, mobilière et immobilière, et soumise éternellement au tribut ; ou bien de se consumer elle-même, si elle est incapable de se procurer une proie.