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Page:Proudhon - La Guerre et la Paix, Tome 2, 1869.djvu/263

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CHAPITRE II


CONTINUATION DU MÊME SUJET. — QUESTION QU’IL SOULÈVE


Guerre d’Espagne. — L’invasion de l’Espagne par Napoléon en I808 eut, sous le rapport qui nous occupe, tant d’analogie avec celle de la Grèce par les Perses en 490 avant Jésus-Christ, que je ne puis m’empêcher d’en faire le rapprochement.

Je ne connais pas un historien, même ami de l’empereur, qui n’ait blâmé, jusque dans son principe et dans ses motifs, cette funeste campagne. M. Thiers lui-même, plaidant sans cesse en faveur de son héros les circonstances atténuantes, ne dit rien de grave à ce sujet : à force de nous entretenir des intrigues de Bayonne, il finit par nous faire mépriser en Napoléon le conquérant autant que l’homme d’État. On se prend à douter, malgré toutes les précautions oratoires de l’historien, si l’empereur fut autre chose qu’un aventurier et un charlatan. Napoléon avait trop laissé voir que son ambition, sa gloire personnelle, l’occupaient beaucoup plus que le triomphe de la révolution. Il lui arriva ici la même chose qu’à Louis XIV