Aller au contenu

Page:Proudhon - La Guerre et la Paix, Tome 2, 1869.djvu/277

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE III


QUESTION PRÉALABLE : LA POLITIQUE SUBORDONNÉE A L’ÉCONOMIE ; INCOMPÉTENCE DU JUGEMENT DE LA FORCE ; SUSPENSION DES HOSTILITÉS.


Rendons-nous compte du chemin que nous avons parcouru, et, ce qui pour nous est la même chose, de la situation faite a l’Europe moderne par les tendances que nous avons dénoncées dans la guerre.

Après avoir rétabli dans sa dignité antique et déterminé dans ses justes limites le droit de la force ; après avoir, en second lieu, reconnu la légitimité du jugement de guerre, constaté les abus qui se mêlent à cette haute juridiction, et redressé sur une foule de points les consultations des légistes, nous nous sommes demandé si une réforme de la guerre, quant aux formes et à la pratique, n’était pas la chose qui dût la première nous occuper ? Car, d’en prononcer l’abrogation pure et simple, après la réhabilitation que nous en avons faite, il n’y avait pas d’apparence : la constitution politique des États, les lois qui président à leur conservation et à leurs évolutions ne nous le permettaient